Polychroma de Bvlgari, la couleur comme manifeste

Il était à peine 8h lorsque nous avons atterri à Rome. Le soleil nimbait la ville d’une lumière dorée. Une invitation à l’indolence que nous avons refusée: la journée s’annonçait studieuse. Direction: la Villa Piccolomini, non loin du Janicule. Sa structure remonte à la Rome antique. Depuis ses jardins aux bosquets manucurés, on peut apercevoir la Basilique Saint-Pierre. C’est ce décor hors du temps que Bvlgari a choisi comme écrin pour ses joyaux. Un lieu idéal pour présenter une collection qui puise son inspiration dans la ville éternelle.

A l’intérieur de la villa, à l’abri de coffrets translucides, des bijoux multicolores sous très haute surveillance foisonnaient en attente d’être photographiés. Avec sa collection Polychroma, qui compte 600 pièces dont 250 nouveautés et 60 créations, Bvlgari a osé la couleur comme manifeste. En découvrant ces pièces serties de pierres exubérantes, j’étais comme une enfant émerveillée qui se serait glissée dans la caverne d’Ali Baba. Mais parmi tous ces joyaux, lesquels choisir?

Une pièce en particulier me narguait de ses feux. Je ne voyais qu’elle, un éclat d’audace, une extravagance: le collier Celestial Mosaic, l’un des cinq chefs-d’œuvre de « La Galerie des Merveilles ». Ce bijou inspiré de la mosaïque « L’Arbre de vie » datant de l’ère omeyyade (VII et VIIIe siècle) et visible au palais de Hisham à Jéricho, possède en son cœur un spinelle de 131,21 carats originaire du Tadjikistan. Une gemme exceptionnelle: le quatrième spinelle le plus important au monde et le premier en termes de qualité. En écho au nom de cette collection polychrome, cette pierre est surmontée d’une tourmaline Paraiba de 8,36 ct et entourée d’une mosaïque de gemmes: tourmalines roses et vertes, topazes, rubellites, aigues-marines, émeraudes suiffées, onyx et diamants.

Un autre collier magistral appelait mon regard, ou plutôt, son émeraude centrale de 51,10 carats provenant de Colombie. Un feu vert dans la langue des pierres qui donne toutes les permissions, surtout celle de rêver. Cette pièce porte bien son nom: Emerald Exuberance. Parfaite pour orner le cou gracile du mannequin Vivienne Oesch assise au milieu du jardin, sous un soleil à son zénith.

Après la flamboyance, la douceur. La parure Chalcedony Sinuosity joue sur les tons célestes avec ses neuf calcédoines cabochons totalisant 114,59 carats et ses 14 calcédoines rondes (34,98 ct) qui s’harmonisent avec 13 rubellites cabochons (26,45 ct) et des diamants.

Des montres de haute joaillerie ponctuent la collection: la Montre Serpenti Cleopatra mini, sertie de diamants et d’une magnifique tourmaline Paraiba de 20,58 cts, ou encore la montre à secret Serpenti Secret Watch sertie de diamants et animée d’un micro-mouvement mécanique.

Evoquons le serpent justement, l’un des motifs emblématiques de Bulgari. Le collier Serpenti Invisible Violet en est une interprétation versatile. Une partie de ce bijou se détache pour devenir une paire de boucles d’oreilles en or rose serties de deux spinelles rose de 20,04 ct, de grenats mandarin, de saphirs roses, de saphirs suiffés, d’émeraudes cabochons et de diamants.

Tel un projecteur naturel, le soleil dardait ses rayons sur les joyaux tandis que les photographes Buonomo & Cometti éventaient le modèle avec les moyens du bord. Clap de fin.

Accéder librement, ou presque, à des joyaux d’une telle exubérance, d’une telle rareté et d’une telle valeur est une expérience rare. Et les voir prendre vie sous le soleil de Rome, ville muse de Bvlgari, sur une main ou un cou, leur donnait tout leur sens. Car un bijou, aussi précieux soit-il, n’est pas destiné à rester dans un coffre. Il est fait pour briller, sortir en plein jour ou magnifier les nuits. Il est fait pour une peau qui viendra achever le travail de tous les artisans qui ont œuvré dans l’ombre pour donner corps à des rêves taillés dans la pierre.