Hublot hisse les couleurs avec la Big Bang One Click Joyful

Avec leur boîtier de 33mm serti de pierres de couleur et leur bracelets aux teintes acidulées, les modèles Big Bang One Click Joyful lancées en juin 2025 entendent renforcer la présence de Hublot sur le secteur des montres féminines. Lors d’un entretien, Julien Tornare, le CEO de la marque, revient sur les raisons de ce lancement stratégique. Isabelle Cerboneschi

Julien Tornare, le CEO de Hublot

La dernière fois que j’ai interviewé Julien Tornare, il avait remis la manufacture Zénith à la place qui lui revient, au Zénith justement, après avoir plus que doublé son chiffre d’affaire et rendu son lustre à cette marque qui a participé à écrire l’histoire de l’horlogerie. En septembre 2024, il a été nommé CEO de Hublot. C’est l’homme providentiel pour revoir entièrement la stratégie de la marque, stratégie qui comprend notamment la création du nouveau bâtiment de la manufacture.

En juillet dernier, à l’issue d’un déjeuner au bord de l’eau par une journée caniculaire, il a évoqué la nouvelle série Big Bang One Click Joyful. Une collection qui porte bien son nom et dont on retient surtout le mot « Joyful ». Avec leur boîtier de 33 mm, leur lunette sertie de pierres de couleur et leur bracelet de caoutchouc assorti arborant des couleurs vives, ces montres s’adressent principalement à une clientèle féminine.

Rouge, orange, rose, bleu ciel ou vert pomme: cinq modèles au total sertis de spinelles rouges, de saphirs orange, de saphirs roses, de topazes bleues et de tsavorites, s’harmonisent avec les garde-robes d’été. Et parce que ces montres sont dotées du système de changement rapide de bracelet One Click, leurs propriétaires pourront s’amuser à créer différentes alliances entre la couleur des pierres et celles des deux bracelets vendus avec le modèle.

INTERVIEW

Pour quelle raison avez-vous lancé la collection Big Bang One Click Joyful aux couleurs acidulées?

Julien Tornare:  Il me semblait qu’il manquait une touche féminine dans la collection, même si je n’aime pas définir une montre comme étant féminine ou masculine car cela ne correspond pas à ma philosophie de l’horlogerie. J’avais envie de créer des montres avec des couleurs estivales, faciles à porter. Nous avons commencé à travailler sur la collection assez tard: j’ai lancé ce projet en octobre 2024 pour que les modèles soient prêts au printemps. Nous avons commencé à les livrer en juin. La marque a un esprit plutôt masculin et c’était sympa d’apporter cette touche féminine. D’ailleurs, d’autres projets seront présentés l’an prochain dans ce même esprit.

Quel est le pourcentage de montres féminines chez Hublot?

Nous arrivons à vendre un quart de nos montres à des femmes et ce, sans avoir fait grand-chose, que ce soit en termes de modèles, de communication ou d’environnement, deux domaines qui restent assez masculins quand on regarde nos visuels publicitaires ou nos ambassadeurs. Nous avons des amies de la maison, des « Friends of the Brand » comme la cheffe Anne-Sophie Pic, ou la championne de ski Corinne Suter, mais nous n’avons pas d’ambassadrices globales qui revendiquent les valeurs de la marque, qui parlent au nom de Hublot et qui nous permettent de gagner une plus grande notoriété auprès de la clientèle féminine. Or nous en avons besoin. C’est un projet sur lequel nous travaillons et cette série Joyful est une manière de mettre le pied dans la porte.

Quel pourcentage de clientèle féminine aimeriez-vous atteindre?

J’aimerais bien atteindre 40%. Je pense que les femmes s’intéressent de plus en plus à la belle horlogerie, à l’horlogerie créative, innovante, avec un côté plus fun. Un vent nouveau souffle sur l’horlogerie et cette collection va nous donner plus de notoriété auprès d’une clientèle féminine.

Hublot vend un quart de ses montres à des femmes.

Qui a choisi les pierres de la Joyful?

Une personne de notre équipe spécialisée dans la gemmologie avec qui nous avons travaillé sur cette collection. Nous avons évoqué avec elle les couleurs que nous souhaitions développer et elle nous a orientés vers telle ou telle pierre.

Qui réalise le sertissage de vos montres?

Nous travaillons avec Pierre Salanitro qui est un partenaire privilégié depuis les débuts de Hublot. Nous avons une relation très proche. Nous faisons partie de ses partenaires historiques et il sait qu’il peut compter sur nous.

Les cinq couleurs de la collection Hublot Big Bang One Click Joyful.

En parlant de montres serties de couleur, qu’en est-il du modèle Rainbow?

Nous avons toujours joué avec les matières, avec les couleurs, avec les pierres et cela avait du sens d’avoir une Rainbow dans la collection. Mais à une certaine période, il y a eu un effet de mode. Réussir à créer un sertissage Rainbow de manière élégante et équilibrée demande un travail énorme et si l’on en fait trop, on en tue le côté exclusif. Je parle au nom de toute l’industrie. C’est une animation qui perdurera mais nous n’abuserons pas du concept: seulement un ou deux modèles pourront potentiellement se décliner en Rainbow.

Peut-on envisager des animations de la Joyful à la demande?

Non, pas sur une pièce comme celle-ci. Outre le fait que cela demanderait un travail énorme, cela dénaturerait la collection. Si tout le monde peut faire ce qu’il veut, il n’y a plus de limite. En revanche nous avons énormément de demandes pour des commandes spéciales au point que je vais mettre en place un département Bespoke qui sera très sélectif. Nous allons offrir ce service de manière très contemporaine, comme seule la marque Hublot peut l’offrir, qui va permettre de créer des pièces uniques pour des passionnés d’horlogerie. Nous sommes en train de créer une nouvelle manufacture qui sera inaugurée l’année prochaine où nous développons un espace secret dans lequel seuls une poignée de privilégiés pourront travailler sur la conception de leur montre. Nous pourrons ainsi répondre à l’ultime demande de nos principaux clients.

Avant de mettre fin à la conversation, Julien Tornare évoque un nouveau concept autour d’un sertissage très innovant sur lequel les équipes de Hublot travaillent. Mais impossible d’en savoir plus: il s’agit d’un projet top secret. Rendez-vous en 2026…