Des bijoux avec un supplément d’âme

Erelle Bertolini était costumière de théâtre avant de créer sa marque de bijoux Baie d’Erelle, il y a dix ans. Pour fêter son jubilé elle a écrit un ouvrage, entre livre d’art et biographie, et créé des bagues inspirées des vers du poète mystique Djalâl ad-Dîn Rûmî. Des bijoux qui invitent à la rêverie et à l’introspection. Isabelle Cerboneschi

Erelle Bertolini était costumière de théâtre et rien ne la destinait vraiment à créer des bijoux. Elle y est venu non pas par hasard, mais sur la pointe des doigts, à son rythme. Tandis qu’elle étudiait en France ce magnifique métier d’art qui consiste à habiller un personnage et lui donner du corps, elle a réalisé plusieurs stages dans des établissements prestigieux : Les ballets de Monte-Carlo, le Shakespeare’s Globe à Londres, l’Opéra de Lyon, jusqu’au jour où elle a été engagée à l’Opéra de Genève.

Très vite elle a senti qu’il lui manquait une dimension créative dans ces coulisses-là. « On me demandait de faire de la couture, pas de la création. » C’est une femme qui l’a aidée à trouver sa voie et lui a servi de mentor : Emmanuelle Diebold, la directrice de l’ex-boutique Rouge de Honte, à Lausanne. « Emmanuelle a vu mes créations, elle m’a encouragée, m’a emmenée à Paris et m’a fait rencontrer des fournisseurs, elle m’a commandé des collections pour sa boutique. Puis j’en ai créé à la demande de la boutique Teinture d’Iode, à Lausanne, de Ma Vie sur Mars, à Genève, et c’est parti comme cela. »

Comme cela… Pour donner corps à cette démarche créative Erelle Bertolini a créé une marque et ouvert une boutique. Puisqu’elle s’appelle Erelle, un ancien prénom celte et que sa mère, d’origine bretonne, disait qu’elle était un fruit acidulé, elle a choisi « Baies d’Erelle ».

Les poèmes de Rûmi nous apprennent comment l’amour inconditionnel nous élève.

En cette curieuse année, la marque fête ses dix ans. Pour honorer ce parcours, la créatrice a publié un livre à compte d’auteur, à mi-chemin entre un ouvrage d’art et une biographie et elle a créé une collection de bijoux en édition limitée, qui ont une portée symbolique.

« Pour cette collection des dix ans, j’avais envie de faire quelque chose de différent, explique la créatrice. Mon inspiration est venue suite à la lecture du livre « The Forty Rules of Love » d’Elif Shafak, un écrivaine turque qui raconte à sa manière la rencontre entre Shams de Tabriz, un moine vagabond soufi et Djalâl ad-Dîn Rûmi, le fameux poète mystique du XIIIe siècle. Cet ouvrage, c’est le livre de ma vie. Il existe déjà beaucoup de bijoux avec des mots gravés. Je voulais le faire à ma manière. J’ai rencontré une artisane à Lausanne qui a réalisé mes bagues grâce à du fil d’argent 925, martelé et gravé à la main, avec un fragment des textes de Rumi. Ces bijoux sont plus spirituels qu’esthétiques.» Chaque bague est unique et numérotée de 1 à 10. « Je voulais que chacune soit un talisman. »

Pourquoi la poésie de Rûmi ? « Rûmi intègre la souffrance comme un apprentissage du coeur, dit-elle. Dans notre société, on fait du yoga, des thérapies, et on se doit d’être toujours solaire et positif. Mais ce n’est pas possible ! On passe tous par des phases de doute, de deuil. On ne peut pas les nier. Les poèmes de Rûmi nous accompagnent dans ces moments. Il nous apprennent comment l’amour inconditionnel nous élève. »

Boutique Baies d’Erelle, Rue de l’ancienne douane 3, 1003 Lausanne
Horaires : Mardi-Vendredi : 11h30-18h30, Samedi : 11h-17h
Boutique en ligne :
Envois gratuits en Suisse. Option Click & Collect avec retrait en boutique ou au point relais hors des horaires d’ouverture.