La Twenty-4 Automatique de Patek Philippe, le pouvoir au féminin
Lors d’une soirée à Milan, la manufacture Patek Philippe a présenté à la presse spécialisée sa nouvelle Twenty-4 Automatique. Pourquoi cette montre exprime-t-elle le pouvoir féminin? Quelques pistes… Isabelle Cerboneschi
Lorsque la Twenty-4 a été lancée vingt ans auparavant, elle correspondait parfaitement à son époque. Une montre de prix, en général, était offerte à une femme par son époux. Ce dernier avait trouvé le bon alibi pour s’offrir à lui-même une complication signée Patek Philippe: offrir un modèle de la même maison à sa femme. Il s’agissait alors d’une montre dotée d’un mouvement à quartz, parce qu’à l’époque, paraît-il, les femmes n’avaient guère d’intérêt pour le moteur animant leur montre et n’avaient pas envie de perdre du temps à le remonter.
Changement d’époque, changement de paradigme. Il y a toujours des hommes qui offrent des garde-temps de prix à leur épouse, mais il y de plus en plus de femmes qui achètent leur montre elles-mêmes. Parce que leur pouvoir d’achat a évolué avec leur fonction et parce qu’elles ont très envie, elles aussi, de montrer une puissance chèrement acquise.
Pourquoi cette montre exprime-t-elle le pouvoir féminin? Quelques pistes…
1. Elle est comme la chemise blanche volée à l’homme qu’elle aime
Sauf que la femme qui possède une Twenty-4 Automatique «ne porte pas une chemise d’homme: elle n’en a pas besoin! Elle possède une montre dame qui est imposante, qui en jette, qui a autant de force qu’une montre masculine, mais c’est la sienne: elle ne l’a piquée à personne!», rétorque Sandrine Stern, quand je lui fais remarquer un possible parallèle avec les échanges de garde-robe entre hommes et femmes. Ses chiffres arabes appliqués en or évoquent un peu ceux de la Pilot. Cela lui donne un petit air masculin, mais sans l’être vraiment. Comme un jean boyfriend.
2. Elle en a sous le capot
Contrairement à la Twenty-4, qui avait un mouvement à quartz, la nouvelle version est dotée d’un mouvement mécanique à remontage automatique: le calibre 324 S C avec spiral Spiromax® en Silinvar® visible à travers un fond saphir transparent. « C’est une montre pour une femme qui exprime sa puissance, souligne Thierry Stern, le Président de Patek Philippe. Son mouvement, le 324, est l’un des plus beaux au monde, l’un des plus précis. Nous avons créé cette montre pour une connaisseuse. Une montre faite pour durer.»
3. Elle a de la substance
Prenons le modèle en or rose avec le cadran chocolat, ma préférée: son boîtier et son bracelet, avec ses larges maillons centraux encadrés par de fins maillons à doubles godrons, sont en métal précieux. Et personne n’a eu le mauvais goût de creuser les maillons pour alléger le modèle. Je ne connais pas son poids exact, mais une fois la montre arrimée au poignet, elle a pris sa place naturellement. Son poids était certes un indicateur de sa valeur, mais cette pensée relevait plus d’un ressenti naturel que d’une pensée rationnelle sur le rapport entre le poids et la valeur. Ce n’est pas une montre qui fait la course à la minceur: son boîtier fait 10,5 mm d’épaisseur. Ce qui a fait dire à Vincent Daveau, fameux chroniqueur horloger: « Les hommes de pouvoir portent des montres extra-plates, les femmes de pouvoir veulent des montres épaisses, qui ont de la substance.»
4. Elle a la beauté en plus
Qu’est-ce qui nous fait aimer un objet au premier regard? C’est difficile de mettre des mots sur un coup de cœur. A lire les commentaires sur les réseaux sociaux, je relève que de nombreux hommes ne semblent pas comprendre ce modèle. (Peut-être faut-il aussi y voir une forme de jalousie, car cette montre ne leur est pas destinée). Certains, qui n’ont sans doute pas compris l’époque dans laquelle nous vivons, auraient préféré découvrir un modèle plus « sexy ». Tant mieux, en un sens: il n’y a rien de pire que la consensualité en matière de goût. Moi, j’aurais aimé partir avec le soir même. « Chez Patek Philippe nous sommes 2600 personnes engagées dans une course pour la beauté: ce que nous créons aujourd’hui, je veux que vous en soyez fier demain, relève Thierry Stern. C’est cela notre force. »